Colombelles de 1912 à 1939
A l’origine, initiative de la société Thyssen, la construction des Hauts Fourneaux fut poursuivie, à la suite de la mise sous séquestre des biens du groupe allemand en 1914, par le sidérurgiste français du Creusot, Schneider. Une double opportunité a contribué à l’implantation de cette activité : la proximité du port maritime du Caen et celle d’importants gisements de minerai de fer dans la région. Le premier haut fourneau est mis à feu en 1917. Le besoin de main d’œuvre tant pour la construction de l’usine que pour son fonctionnement va entraîner un afflux massif de population. Russes blancs fuyant la révolution, Polonais et Ukrainiens, Italiens et Espagnols mais aussi travailleurs coloniaux, Chinois, Nord-Africains et prisonniers de guerre Austro-Hongrois. Ce brassage de cultures va donner naissance au Colombelles d’aujourd’hui. La population croit rapidement : multipliée par dix en dix ans, elle atteint deux mille trente et un habitants en 1921, deux mille cinq cent cinquante six en 1927, trois mille trois cent huit en 1932, trois mille quatre cent cinquante deux en 1939.
L’habitat suit cette progression, on voit apparaître les cités ouvrières construites par la Société Métallurgique de Normandie (SMN) et notamment celle du Plateau à l’urbanisme si particulier et que se partagent les trois communes de Colombelles, Mondeville et Giberville. Dans ces cités où les logements ouvriers suivent la hiérarchie occupée à l’usine, tout est contrôlé par le patron : école, coopérative, jardins ouvriers, activités sportives et culturelles, voire religieuses puisque l’usine fournit en 1926 terrain et matériaux à la communauté Russe pour la construction de l’église orthodoxe Saint Serge.
(insérer photos usine en 1912 et photos cité du plateau)