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Société Métallurgique de Normandie

Suite à des fouilles dans la ZAC Lazzaro, on sait que des hommes habitaient déjà là il y a 5000 ans avant notre ère. Mais le nom de Colombelles n’apparaît véritablement qu’au XIe siècle.

C’est de cette époque que date la construction de l’église Saint Martin, édifice de style roman classé monument historique et qui renferme une remarquable statue de son saint patron.

A l’époque, le village était localisé autour de l’église et du bac permettant de franchir l’Orne. Plus de trois cent cinquante habitants vivaient au XXème siècle à Colombelles, et seulement quatre vingt six en 1911. L’activité économique était essentiellement agricole et maritime grâce à la proximité de la rivière alors navigable.

Mais c’est la construction de l’usine métallurgique en 1913 qui va transformer radicalement le paysage de la commune.

Colombelles de 1912 à 1949

Alfred Thyssen, un industriel allemand recherche un emplacement pour installer une usine métallurgiste dévouée principalement à l’exportation.

La proximité du port maritime de Caen et celle d’importants gisements de matières premières (mine de fer de Soumont, carrière des Aucrais pour la castine) convainc le baron Thyssen de s’installer.

Mais le déclenchement de la première guerre mondiale n’est pas sans conséquence. L’allemand Thyssen mis à l’écart de l’affaire et l’usine produit du matériel militaire notamment des obus pendant ces années de guerre.

Le premier haut fourneau est allumé en 1917 par le ministre Albert Thomas et l’usine peut enfin produire de l’acier en grande quantité. Le besoin de main d’œuvre tant pour la construction de l’usine que pour son fonctionnement entraîne un afflux massif de population. Russes blancs fuyant la révolution, Polonais et Ukrainiens, Italiens et Espagnols mais aussi travailleurs coloniaux, Chinois, Nord-Africains et prisonniers de guerre Austro-Hongrois s’installent alors. Ce brassage de cultures va donner naissance au Colombelles d’aujourd’hui. La population croît rapidement : multipliée par dix en dix ans, elle atteint plus de 2 000 habitants en 1921 et atteint 3 452 en 1939.

L’habitat suit cette progression, on voit apparaître les cités ouvrières construites par la Société Métallurgique de Normandie (SMN) et notamment celle du Plateau à l’urbanisme si particulier et que se partagent les trois communes de Colombelles, Mondeville et Giberville. La direction de la SMN décide de construire une cité-jardin, selon les principes du paternalisme social. Salle de spectacle, écoles, clubs sportifs, infirmerie… qui permettent de vivre en quasi autarcie. Dans ces cités où les logements ouvriers suivent la hiérarchie occupée à l’usine, tout est contrôlé par le patron : école, coopérative, jardins ouvriers, activités sportives et culturelles, voire religieuses puisque l’usine fournit en 1926 terrains et matériaux à la communauté Russe pour la construction de l’église orthodoxe Saint Serge.

Seconde guerre Mondiale

L’expansion de la commune considérablement ralentie par le second conflit mondial connaît un coup d’arrêt en juin 1944. Colombelles subit pendant huit jours bombardements aériens et tirs d’artillerie. La ville sera sinistrée à 80 %.

Après 1945 

Après la guerre, le retour de la population pose de sérieux problèmes puisque tout est à refaire. La reconstruction durera douze ans et verra se déplacer le centre-ville à son emplacement actuel. De nouveaux quartiers voient le jour comme la « Cité Suédoise » construite, grâce à un don de la Suède, dans l’ancien parc du château. Le nombre d’habitants, qui n’était plus que de deux mille vingt et un en 1946 retrouve son niveau d’avant guerre en 1957.

L’activité industrielle renaît avec la reconstruction de la SMN, une cimenterie et l’implantation de la SAVIEM (aujourd’hui Renault Trucks) à la place d’un ancien chantier naval. L’apogée de l’usine sidérurgique est atteinte dans les années 60-70.

La SMN de Colombelles draine de la main d’œuvre bien au-delà des limites de l’agglomération caennaise, tient une place essentielle dans l’économie locale et notamment pour le port de Caen car elle exporte 50 % de sa production. Son apogée a lieu au début des années 1970 avec une production de plus d’un million de tonnes d’acier dans l’année avec plus de 6000 employés. Mais la crise de l’acier dans le milieu des années 70 n’épargne pas la Normandie.

Elle s’adapte cependant au nouvel environnement économique mais la production baisse, l’emploi est en chute libre. Des réductions drastiques d’effectifs et d’investissements s’imposent sans amélioration. Unimétal, nouveau propriétaire de l’usine, annonce la fermeture en 1991. Et le 5 novembre 1993, le dernier haut fourneau est arrêté… La SMN s’éteint définitivement.

Territoire en transition

Donner à voir, à faire, à vivre et à revivre est primordial pour la ville.

Son développement et son rebond s’articulent autour de projets résilients, solidaires, innovants qui, près de 30 ans après, sont toujours le leitmotiv de la dynamique territoriale.

Ces projets collectifs et participatifs font de Colombelles aujourd’hui une ville attractive et novatrice. La démarche entamée depuis plusieurs années marque les fondements d’une action sociale, environnementale et culturelle forte.

Les axes de développement :

  • Le renouvellement urbain de son centre-ville et la création de 2 quartiers nouveaux d’habitats : Jean-Jaurès, sur l’ancien site de la SMN et Le Libéra. Ils comportent des formes d’habitats souples adaptés aux réalités quotidiennes incluant des qualités environnementales. Le cadre de vie, le respect de la nature et de la biodiversité, la végétalisation, les circuits courts et l’optimisation du recyclage des déchets ont été inclus dans les projets.
  • Territoire d’expérimentation et d’innovation sociale avec, depuis 2016, l’expérimentation Territoire Zéro Chômeur de longue durée et la municipalisation de la cellule Emploi, service dédié aux Colombellois en recherche d’emploi.
  • Territoire culturel et ouvert sur le monde : la réhabilitation du patrimoine industriel (la Grande Halle et le Réfrigérant) et aussi l’ouverture de la Médiathèque Le Phénix en 2001 et du musée numérique et Mini Lab de la Micro-Folie en 2019.
  •  La Communauté urbaine Caen la mer a également engagé une phase de reconquête et de requalification sur le site de la SMN. En 1997, la ZAC du Plateau est créée et la concession d’aménagement est attribuée à Normandie Aménagement. Deux pôles d’activité sont alors créés : Normandial et EffiScience. À ces espaces s’ajoutent 3 zones d’activités, deux composées de plus de 450 entreprises et une encore en cours de commercialisation. De par la diversité de ses secteurs d’emplois et de ses niveaux de compétences et de spécialisation, Colombelles est aujourd’hui une ville très active et attractive, tant en termes d’emploi qu’en termes de projets d’implantations d’entreprises.